Il faut l’avouer, « Petit théâtre », c’est plus simple à mémoriser et à prononcer pour nous, francophones ! Mais c’est sous ce nom que l’on trouve ces petits théâtres japonais qui intéressent beaucoup les pédagogues du dehors que nous sommes. Outil pédagogique, récréatif, ludique, scolaire ou non, créatif et créateurs d’émulsions narratives, le kamishibaï est un monde en soi. Un monde que je vous invite à découvrir dans cet article !

Qu’est-ce qu’un kamishibaï ?

Le kamishibaï est une forme de théâtre de rue japonais. Cela consiste à raconter une histoire à l’aide d’un petit théâtre mobile appelé kamishibaï. Il se présente sous la forme d’un petit théâtre en bois ou en carton. Il est généralement porté sur le dos et ouvert devant le conteur. Le conteur se déplace de ville en ville et raconte une histoire en faisant défiler des images en papier peint devant le public. Le kamishibaï est utilisé pour raconter des histoires aux enfants comme aux adultes. Le kamishibaï est une forme de divertissement populaire au Japon depuis de nombreuses années et il est également pratiqué dans d’autres pays du monde.

Quels sont les avantages de ce petit théâtre ?

  1. C’est une méthode interactive et engageante pour raconter une histoire. En effet, cela permet aux enfants de suivre le déroulement de l’histoire en regardant les dessins et en écoutant le conteur.
  2. On utilise le kamishibaï pour raconter des histoires de manière ludique. Cela peut aider à maintenir l’attention des enfants et à les motiver à apprendre.
  3. Le kamishibaï permet d’enseigner efficacement des concepts et des idées de manière visuelle et immersive.
  4. On peut utiliser le kamishibaï dans divers contextes d’apprentissage, tels que les écoles, les bibliothèques et les centres de loisirs. Cela en fait une technique polyvalente pour transmettre des connaissances.
  5. Le kamishibaï est une forme de théâtre accessible à tous. Les conteurs de tous niveaux de compétence peuvent l’utiliser, ce qui en fait une technique adaptée à de nombreux publics.
Les images en format A3

Comment utiliser votre kamishibaï ?

Pour raconter une histoire avec un kamishibaï, il faut d’abord se procurer un kamishibaï et des images en papier solide qui illustrent l’histoire que vous souhaitez raconter. Voici les étapes à suivre pour raconter une histoire avec un kamishibaï :

  1. Préparez votre histoire : choisissez une histoire que vous aimez et que vous connaissez bien, et décidez de l’ordre dans lequel vous souhaitez présenter les différentes images.
  2. Montez votre kamishibaï : ouvrez le kamishibaï et fixez les images sur les supports prévus à cet effet. Assurez-vous que les images sont placées dans l’ordre souhaité.
  3. Répétez votre histoire : répétez votre histoire à haute voix pour vous assurer que vous la connaissez bien et que vous savez comment la raconter.
  4. Présentez votre histoire : commencez à raconter votre histoire en dévoilant une image à la fois et en expliquant ce qui se passe sur chaque image. Faites attention à votre diction et à votre intonation pour rendre votre histoire passionnante pour votre public.
  5. Interagissez avec votre public : n’hésitez pas à demander à votre public de participer à votre histoire. Pour cela, posez des questions ou demandez-leur de deviner ce qui va se passer ensuite.
  6. Concluez votre histoire : une fois que vous avez raconté toute votre histoire, remerciez votre public pour leur attention et fermez votre kamishibaï.
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Les enfants de mon école forêt sont passionnés !

Comment utiliser votre kamishibaï en classe dehors

Voici quelques conseils pour utiliser le kamishibaï en classe dehors :

Pensez au contexte Dehors

  1. En premier lieu, veillez à ce que votre kamishibaï ne soit pas trop lourd à transporter,
  2. Protégez bien les feuilles de l’histoire (si vous choisissez de les plastifier, attention à prévoir l’espace suffisant pour glisser toutes vos feuilles dans le kamishibaï),
  3. Trouvez un endroit approprié pour raconter votre histoire. Assurez-vous qu’il y a suffisamment d’espace pour que les élèves puissent voir le théâtre de kamishibaï et entendre le conteur.
  4. Installez le théâtre de kamishibaï de manière à ce qu’il soit stable (évitez les mottes de terre), abrité du grand vent et de la pluie,
  5. Installez le théâtre de manière à ce que les enfants arrivent à voir les dessins et écouter le conteur confortablement sans trop se laisser distraire par les éléments de nature fascinants qu’ils ont autour d’eux et qui peuvent perturber leur attention 🙂
Mélanie, de La Hutte aux Pies T’chounes, fascine petits et grands, au stage Ecole Dehors de Ma Petite Forêt
  1. Pensez à parler fort (votre voix, même si elle est puissante, portera moins loin qu’en intérieur)
  2. Mais aussi, choisissez des histoires en lien avec les habitants du lieu : les végétaux, les animaux, la région où la classe dehors est installée. Plus le contexte sera proche, plus l’histoire fera sens pour eux !

La narration

  1. Commencez à raconter votre histoire en présentant chaque dessin au fur et à mesure que vous avancez dans l’histoire. Faites une pause entre chaque dessin pour permettre aux enfants de poser des questions et de réfléchir à ce qu’ils viennent de voir. Vous pouvez mettre en lien avec le lieu sur lequel vous êtes installés.
  2. Ensuite, adaptez votre histoire et votre narration en fonction de l’attention et de l’intérêt des élèves. Si vous voyez que les élèves sont captivés par l’histoire, continuez à la raconter. Si vous remarquez que l’attention des élèves commence à faiblir, essayez de les impliquer davantage. Ce peut être en leur posant des questions ou en leur demandant de participer à l’histoire de manière interactive.
  3. Puis, une fois que vous avez terminé de raconter votre histoire, prenez le temps de répondre aux questions et de discuter de l’histoire avec eux. Cela peut être une excellente occasion de renforcer les concepts appris et de susciter l’intérêt des élèves pour l’apprentissage.
  4. Faites dessiner, écrire et raconter les histoires par les enfants ! Pour lier cette activité à l’environnement, partez en forêt, laissez-les imaginer une histoire, inspirée par les lieux. Ensuite, tissez ensemble cette histoire en groupe-classe avant de la dessiner/écrire. Bien sûr, il faudra compter au moins 2 séances pour arriver à un livre complet.
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Pour ma part, je n’utilise pas le kamishibaï à toutes les séances. Il y a 2 raisons à cela :
– Parce que les histoires coutent assez cher (je suis piètre dessinatrice, mais je connais des enseignantes qui dessinent intégralement leurs histoires elles-mêmes, c’est magnifique),
– Parce que j’aime varier les propositions d’activités (quand j’en propose !) et qu’une séance kamishibaï peut facilement prendre une heure !
En revanche, quand les enfants le réclament (surtout s’ils sont fatigués ou si nous sommes à l’abri d’une forte pluie), je l’utilise volontiers. Quitte à relire la même histoire pour la 5ème fois en réinventant avec eux des narrations différentes !

Comment fabriquer un kamishibaï en carton ?

Il est possible de fabriquer un kamishibaï soi-même en suivant ces étapes :

  1. Tout d’abord, découpez deux morceaux de carton de la même taille, environ 50 cm x 50 cm. Ces morceaux de carton formeront le devant et le dos du kamishibaï.
  2. Ensuite, découpez deux morceaux de carton plus petits, environ 30 cm x 30 cm, qui serviront de côtés au kamishibaï.
  3. Découpez deux bandes de carton de la même longueur que les côtés du kamishibaï, environ 30 cm, et assez larges pour couvrir la largeur du devant et du dos du kamishibaï. Ces bandes serviront à relier le devant et le dos du kamishibaï.
  4. Collez les morceaux de carton ensemble à l’aide de ruban adhésif ou de colle. Assurez-vous que les côtés du kamishibaï se collent bien au devant et au dos. Vérifiez aussi que les bandes de carton sont à la bonne placepour relier le devant et le dos du kamishibaï.
  5. Découpez deux morceaux de papier peint ou de papier coloré pour couvrir l’intérieur du kamishibaï. Collez ces morceaux de papier sur le devant et sur le dos du kamishibaï.
  6. Découpez des fentes dans le devant du kamishibaï, en haut et en bas, pour y glisser les images en papier peint.
  7. Vous pouvez également ajouter des accessoires au kamishibaï, comme des rideaux ou des décorations, pour le rendre plus joli et plus amusant.

Une fois l’assemble de votre kamishibaï fait, vous pouvez commencer à raconter des histoires en y glissant des images en papier solide. N’oubliez pas de répéter votre histoire avant de la raconter pour être sûr de ne rien oublier.

Pour aller plus loin

Des tutos You Tube pour la fabrication :
Vidéo du Musée du Théâtre forain : fabrication en carton
Fabrication en bois (Family Roots)

Vente de théâtre et/ou d’histoires en format Kamishibaï :
Kamishibais
MK67

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6 Responses

  1. Bonjour,
    Merci pour cet article. J’utilise cet outil régulièrement et j’adhère à tout ce que en dites. Avez-vous des titres sur le thème de la nature et de l’environnement à nous conseiller ?

    • Bonjour Aurélie et merci pour votre commentaire !
      Oui, j’ai plusieurs titres à vous conseiller :
      Le Colibri (l’histoire, bien connue, de l’incendie et du colibri). SOS Mélie, une abeille en détresse (sur la vie des abeilles et la pollinisation).
      Rosille la chenille (cycle de vie du papillon). Mission Catiche (sur les animaux de la forêt et les habitats). Des couleurs pour demain (sensibilisation à la pollution et au dérèglement climatique). Tuga et le chapeau magique (sur l’écologie et la déforestation). Scintille la petite étoile du ciel (sur l’entraide, le tri sélectif, la préservation de la planète).
      La plupart sont disponibles sur le site kamishibai.com il me semble. On en trouve aussi parfois de très jolis sur Etsy, ça peut valoir le coup de fouiller 😉
      J’espère que vous trouverez votre bonheur 🙂

  2. Je n’avais jamais entendu parler de « kamishibaï ». Je garde l’idée dans un coin de la tête. J’ose imaginer à quel point ça fait sourire les plus petits comme les plus grands 😉

    • Absolument, Véronique ! On peut tout apprendre dans la forêt ! Que ce soit des « valeurs » importantes (comme l’entraide ou le respect du vivant) ou des choses plus scolaires (et oui, même de l’Histoire, du Français ou des Maths !)
      Merci pour votre commentaire 🙂

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