Les effets du contact avec « la nature » (entendue comme « les végétaux et animaux » dans cet article) ont fait l’objet de très nombreuses études scientifiques. Ces dernières ont mesuré – avec des outils et des méthodes différentes, dans des pays distincts, des types de « nature » variés et des populations différentes – les impacts de contacts plus ou moins prolongés avec les éléments de nature. Toutes les études sont unanimes (bien qu’elles fassent appel à davantage de recherches sur le sujet) : être dehors est bénéfique pour la santé humaine.

D’où viennent ces recherches sur les bénéfices psychologiques du contact avec la nature ?

Au cours de mes recherches professionnelles dans le domaine des sciences de l’éducation, je me suis intéressée aux bénéfices psychologiques, sociaux et pédagogiques du contact des enfants avec la nature. J’ai donc lu et résumé des centaines d’articles scientifiques sur le sujet. J’ai déjà publié sur ce site un résumé des études scientifiques sur les bénéfices liés à la fréquentation de la forêt. Et aussi sur les bienfaits du contact avec la nature spécifiquement pour les enfants. Les articles que je cite dans le tableau ci-dessous concernent les bénéfices psychologiques du contact avec la nature pour la population en général.

J’y ai intégré (en les traduisant en français) les recherches citées par 2 des plus récentes méta-analyses* sur le sujet :

Howard Frumkin, Gregory N. Bratman, Sara Jo Breslow, Bobby Cochran, Peter H. Kahn Jr, Joshua J. Lawler, Phillip S. Levin, Pooja S. Tandon, Usha Varanasi, Kathleen L. Wolf, et Spencer A. Wood. « Nature Contact and Human Health: A Research Agenda ». Environmental Health Perspectives. (2017)

Paul A. Sandifer, Ariana E. Sutton-Grier et Bethney P. Ward “Exploring connections among nature, biodiversity, ecosystem services, and human health and well-being: Opportunities to enhance health and biodiversity conservation”. Ecosystem Services 12 (2015) 1–15.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu:  Accompagner les enfants en classe dehors : la FICHE accompagnateurs

Généralement, les études scientifiques concernent les bénéfices du contact avec la nature au sens large (bénéfices psychologiques, sociaux, physiologiques, écologiques, etc.). J’ai sélectionné ici seulement celles portant sur le sujet des bénéfices psychologiques pour que vous puissiez facilement mettre en avant ces bénéfices auprès des personnes que vous chercheriez à convaincre sur ce point particulier.

Comment lire ces recherches sur les bénéfices psychologiques du contact avec la nature ?

La citation des articles scientifiques obéit à des règles bien particulières. Aussi, pour que vous puissiez lire facilement ces références, j’indique ici comment lire ces recherches. Prenons l’exemple de cet article :

Paul A. Sandifer, Ariana E. Sutton-Grier et Bethney P. Ward (2015) “Exploring connections among nature, biodiversity, ecosystem services, and human health and well-being: Opportunities to enhance health and biodiversity conservation”. Ecosystem Services 12:1–15.

Les noms et prénoms des auteurs : Paul A. Sandifer, Ariana E. Sutton-Grier et Bethney P. Ward

La date de publication de l’article : (2015)

Le titre de l’article : “Exploring connections among nature, biodiversity, ecosystem services, and human health and well-being: Opportunities to enhance health and biodiversity conservation”

Le nom de la revue scientifique ou de l’ouvrage : Ecosystem Services

Le numéro de la revue : 12

Les pages de l’article au sein de la revue ou de l’ouvrage : 1–15.

L’ordre d’apparition des différentes informations peut changer au sein de la référence mais ces informations sont toujours présentes. Cela est fait pour que vous puissiez retrouver l’article.

De quels domaines scientifiques relèvent ces recherches sur les bienfaits du contact avec la nature ?

De nombreuses et nombreux chercheur.e.s dans le monde s’intéressent aux bienfaits psychologiques du contact avec la nature. La grande richesse de leurs recherches est qu’elles se situent dans des domaines très différents. Biologie, urbanisme, santé, psychiatrie, psychologie, sociologie, éducation, environnement, etc.

Vous pouvez savoir dans quel domaine se trouvent les chercheurs qui ont mené chaque étude en vous référant au titre de la revue. Par exemple :

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu:  Sortez couverts! Les vêtements de votre enfant

Journ. Env. : Revue dans le domaine de l’environnement

Jour. Edu. Env : Revue dans le domaine de l’éducation à l’environnement

Landscape. Urban : Revue dans le domaine de l’urbanisme,

Psychiatry Investig: Revue dans le domaine de la psychiatrie

Int J Environ Res Public Health: revue dans le domaine de la santé publique

Tous ces articles sont disponibles en ligne. Cependant, l’accès à la majorité d’entre eux est conditionné au fait d’appartenir à une communauté scientifique. Si vous n’êtes ni étudiant.e, ni enseignant.e à l’université, vous pouvez néanmoins avoir accès à la synthèse de ces articles, avant la page de téléchargement.

ATTENTION ! Précautions méthodologiques à lire attentivement :

Chacun de ces articles concerne un contexte précis :

  • Un ou plusieurs pays particulier(s)
  • Un échantillon réduit de la population
  • Un public spécifique ou une « catégorie de la population » (enfants, adultes, lycéens, salariés d’entreprise, les femmes, les hommes, etc.)
  • Une période de temps définie

Chacun de ces articles conclue à un ou plusieurs constats, dont celui que j’indique à gauche, mais aussi à d’autres constats qui peuvent renvoyer à d’autres résultats. C’est la raison pour laquelle vous retrouvez parfois les mêmes articles (colonne de droite) sur plusieurs sujets différents (colonne de gauche)

Tous les articles appellent, en conclusion, à mener d’autres études pour confirmer ou infirmer (valider ou invalider) leurs observations.

Chacun des articles s’appuie sur des dizaines d’autres sources (articles et ouvrages), parfois différentes, parfois identiques d’un article à l’autre. Ces sources – non citées dans le tableau – sont consultables dans la bibliographie de chacun des articles répertoriés ici.

Cette grande arborescence de sources multiples constitue le socle commun de connaissances scientifiques sur le sujet de l’impact bénéfique de l’exposition aux environnements végétaux sur la santé humaine, sous ses différents aspects.

Bénéfices psychologiques (effets positifs sur les comportements et les processus mentaux)

CONSTATARTICLE SCIENTIFIQUE

Bien-être psychologique (en général)

Catanzaro, C.,Ekanem, E., 2004. Home gardeners value stress reduction and interaction with nature. In: Relf, D. (Ed.), Expanding Roles for Horticulture in Improving Human Well-Being and Life Quality, pp.269–275.

Curtin, S., 2009. Wildlife tourism: the intangible benefits of human–wildlife encounters. Curr. Issues Tour. 12, 451–474.

Dallimer, M., et. al., 2012. Biodiversity and the feel-good factor: understanding associations between self-reported human well-being and species richness. Bioscience 62(1), 47–55.

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Restauration de l’attention

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Diminution de la dépression, de la colère et autres émotions dites “négatives”

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Renforcement de l’estime de soi

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Amélioration de l’humeur

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Réduction de l’anxiété et de la tension

Park, B.J.; Furuya, K.; Kasetani, T.; Takayama, N.; Kagawa, T.; Miyazaki, Y. Relationship between psychological responses and physical environments in forest settings. Landsc. Urban Plan. 2011,102, 24–32.

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Amélioration des comportements sociaux

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Augmentation des opportunités pour la réflexion

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Herzog, T.R., et. al., 1997. Reflection and attentional recovery as distinctive benefits of restorative environments. J. Environ. Psychol. 17,165–170.

Augmentation de la vitalité

Nisbet, E.K., Zelenski, J.M., Murphy, S.A., 2011. Happiness is in our nature: exploring nature relatedness as a contributor to subjective well-being. J. Happiness Stud. 12, 303–322.

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Augmentation de la créativité

Tyrvainen, L., et. al., 2014. The influence of urban green environments on stress relief measures: a field experiment. J. Environ. Psychol. 38,1–9.

Augmentation de la sensation de joie

MacKerron G, Mourato S. 2013. Happiness is greater in natural environments. Global Environmental Change 23(5): 992–1000,

Ambrey CL .2016. An investigation into the synergistic wellbeing benefits of green-space and physical activity: moving beyond the mean. Urb Forestry Urb Greening 19:7–12, 2016;

Fleming CM, Manning M, Ambrey CL. 2016. Crime, greenspace and life satisfaction: An evaluation of the New Zealand experience. Landsc Urban Plan 149:1–10,

Jennings V, Larson L, Yun J.2016. Advancing sustainability through urban green space: Cultural ecosystem services, equity, and social determinants of health. Int J Environ Res Public Health13(2): 196,

Van Herzele A, de Vries S. 2012. Linking greenspace to health: A comparative study of two urban neighbourhoods in Ghent, Belgium. Popul Environ 34(2):171–193,

White White MP, Alcock I, Wheeler BW, Depledge MH. 2013. Would you be happier living in a greener urban area? A fixed-effects analysis of panel data. Psychol Sci 24(6):920–928.

Réduction des symptômes de TDAH chez les enfants

Kuo, F.E., Taylor, A.F., 2004. A potential natural treatment for attention-deficit/ hyperactivity disorder: evidence from a national study. Am. J. Public Health 94 (9), 1580–1586.

Taylor, A.F., Kuo, F.E., Sullivan, W.C., 2001. Coping with ADD: the surprising connection to green play settings. Environ. Behav. 33, 54–77.

Augmentation de la santé émotionnelle et sociale chez les enfants

Maller, C.J., 2009. Promoting children’s mental, emotional and social health through contact with nature: a model. Health Educ. 109(6), 522–543.

Wells, N.M., Evans, G.W., 2003. Nearby nature: a buffer of life stress among rural children. Environ.Behav. 35, 311–330.

Augmentation de la qualité de vie

Song, J.-M., et. al., 2012. The effect of cognitive behavior therapy-based forest therapy program on blood pressure, salivary cortisol level, and quality of life in elderly hypertensive patients. Clin. Exp. Hypertens. 34(1), 1–17.
Les bénéfices psychologiques du contact avec la nature : les études scientifiques

En résumé : bénéfices psychologiques du contact avec la nature OUI !

La grande majorité de ces études (et encore, je ne les ai pas toutes répertoriées, loin de là !) font la conclusion suivante : le contact avec la « nature » (un environnement végétalisé) est bénéfique du point de vue psychologique pour les animaux humains que nous sommes. Tous les voyants sont au vert ! Augmentation de la sensation de joie, de relaxation, de créativité, de bien-être généralisé ! Alors, pourquoi nous en priver ??? Tous dehors !

Même si nous ne sommes pas tous des chercheurs, chacun.e à notre niveau, nous constatons aussi les bénéfices psychologiques du contact avec la nature. Quels sont ceux que vous avez constatés vous-mêmes ? Partagez vos découvertes en commentaire sous cet article !

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17 Responses

  1. Ah merci Laura pour cet article avec toutes les références Gros boulot de recherche. Et pour répondre, moi je constate que cela me donne de l’énergie : une balade dans un parc, une forêt, et hop je me sens plus calme et en même temps ressourcée, je ne saurai pas l’expliquer, mais c’est flagrant.

    • Oui, le travail de veille scientifique et de recherche a toujours un petit côté fastidieux car il faut être très rigoureux. Mais cela me semble tellement utile pour arriver à faire reconnaître l’éducation par la nature comme démarche véritablement salutaire à la fois pour la santé de tous et pour l’éducation des enfants en particulier !

    • Merci pour ces partages et l’énorme travail de recherche qui est derrière ! Ce sujet me passionne depuis quelques années. Je m’intéresse beaucoup à l’éco psychologie et je l’intègre à ma pratique de l’hypnose. Je vais étudier tout ça plus en profondeur. Encore merci et bravo !

      • Merci pour votre retour d’expérience ! L’éco-psychologie est en effet un domaine qui me fascine également et je vais aller voir vos travaux car le lien avec l’hypnose me semble très intéressant ! Merci !

  2. On parle tellement des bénéfices de la nature sur la santé humaine, mais sans jamais sourcer ni citer la moindre étude, que je suis ravie de découvrir cet article !!! Et tellement bien expliqué et détaillé en plus ! Moi qui prône l’école en extérieur et les apprentissages insoupçonnés qu’on peut faire dans la nature, j’aurai maintenant de quoi étayer mes dires ! Merci !
    Je ne suis pas enseignante, mais maman et intervenante en école dans le domaine de l’écologie, et j’ai constaté les bienfaits des bains de forêts, que nous essayons de pratiquer au maximum et toute l’année en famille !

    • Merci Mélanie et bravo pour votre belle démarche de sensibilisation des enfants à l’écologie ! Surtout en milieu scolaire, qui sont de véritables viviers éducatifs pour la société de demain ! N’hésitez pas à utiliser ces recherches pour argumenter en faveur du contact des enfants avec la nature !

  3. Je suis persuadée des bienfaits que nous procure la nature lorsqu’on est en contact avec elle ! Néanmoins c’est toujours très intéressant de découvrir les recherches scientifiques récentes sur le sujet pour découvrir tous ces bienfaits et savoir par quels mécanismes ils fonctionnent. Notamment quand on voit la diversité des domaines scientifiques des chercheurs (urbanisme, environnement, psychologie etc.). En tout cas super article et beau travail de recherche, bravo 😊.

    • Oui, ici les études scientifiques viennent appuyer les constats que chacun.e peut faire dans son quotidien ! C’est vrai que de très nombreux domaines scientifiques sont concernés par ce bel objet d’étude qu’est la santé humaine liée au contact avec la nature !

  4. Bonjour Laura, merci pour cet article et ces nombreuses références scientifiques ! J’ai toujours été convaincue que nous avons beaucoup à gagner en étant au contact de la nature. Et je le suis encore davantage depuis que nous avons cette chance, ma famille et moi, de vivre entourés de forêts de pins et à seulement quelques kilomètres de l’Océan. Quand le temps est gris, que ce soit dehors ou dans nos esprits, il suffit d’une sortie en nature, et ce, quelle qu’en soit la durée, pour nous sentir mieux et « recharger les batteries »! Et à chacun ses petits plaisirs!

    • En effet, quel que soit l’emplacement où nous vivons, l’environnement naturel, végétalisé et peuplé d’animaux, stabilise nos émotions, nous ancre dans la sérénité et diminue notre stress. Nulle surprise que nous nous sentons psychologiquement reposés après une sortie en nature !

  5. Oui, faisons l’école dans la nature!
    Merci pour toutes ces précieuses ressources!
    J’ai pris la décision de vivre à la campagne, pour mon propre bien-être mais aussi pour celui de mon enfant, je suis très fan des activités proches de la nature. Moi-même j’ai un fort besoin de me connecter à mon territoire, aux saisons, aux lieux qui m’entourent.

    • De plus en plus de personnes font ce choix de vivre au plus près d’un environnement « naturel », pour eux-mêmes et pour leurs enfants ! Etre ancrée au quotidien dans le rythme des saisons et celui du climat qui change et dans cette beauté naturelle, quel bonheur !

  6. Merci pour cet article scientifique!
    De mon point de vue d’énergéticienne, nous observons un meilleur échange d’énergie générale et émotionnelle avec la terre. Cela améliore l’ancrage et l’intuition aussi avec la créativité et le lien de soi et de notre connexion à l’univers.
    Merci pour cet article qui devrait amener tous les humains à profiter de la vie à l’extérieur.

    • Votre commentaire me fait penser à une pratique courante en école forêt : marcher pieds nus ! La « connexion à la terre » est amplifiée par le seul fait de poser nos pieds directement sur le sol !

  7. Bonjour Laura, bravo pour ce recensement d’études ! Pour celles et ceux qui auraient besoin de preuves pour commencer l’expérience, c’est utile. De mon côté, j’observe simplement que quand les enfants s’ennuient ou commencent à se disputer, aller dehors change l’ambiance et permet bien souvent de régler le problème.

    • Tout à fait ! Le plein air permet aux enfants de trouver l’espace dont ils ont besoin, de respirer un grand coup et, par conséquent, on constate que les conflits s’apaisent plus vite que quand on est entre 4 murs 🙂

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