Vous avez ce projet d’ouvrir un accueil pour enfants en nature ou vous l’avez déjà ouvert. Et vous vous dites que la présence d’un ou plusieurs animaux serait un plus pour les enfants… Riche idée ! Voyons pourquoi et comment ça se passe !

Les animaux, une bénédiction pour votre accueil en nature

A mon sens, une éducation en nature et par la nature ne se passe pas de la population animale. Elle ne s’en passe pas tout simplement parce que les animaux sont sous nos pieds, sont partout dans le ciel, partout dans la nature ! Le fait d’adjoindre des animaux au sein d’une ferme pédagogique ou autre manière de faire, un refuge, une pension animalière, ou simplement les animaux présents pour eux-mêmes sur cette structure seront de toutes façons un plus pour les enfants.

Un animal est toujours une bénédiction dans une école en nature. En effet, le contact qui les unit aux enfants est fascinant. C’est une manière magnifique d’appréhender le vivant, d’appréhender la nature.

Prendre soin du vivant

Les animaux et les humains partagent le fait d’être des mammifères, et cela nous rend encore plus proches sensoriellement qu’avec les végétaux. Pour les enfants, c’est quelque chose de très parlant.

Accueillir des animaux pour les enfants

Bien entendu, si vous habitez dans le 18ème arrondissement de Paris vous n’allez pas tout de suite pouvoir avoir un cheval dans votre terrain. En revanche, le fait de commencer même avec une poule, avec un lapin, un animal que vous pouvez transporter, est déjà superbe ! Cette présence-là suffit aux enfants à éveiller leur curiosité pour le vivant, à travailler tout ce qui est de l’ordre de la sensorialité, du toucher, de l’odeur, d’autres textures, d’autres matières…

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Le fait aussi que l’animal peut-être un objet transitionnel très puissant, un rapport amical, en fait, comme avec l’ami imaginaire, sauf que cette fois il n’est pas imaginaire. Il y a tout un tas de bonnes raisons d’avoir un animal avec vous. Une fois que l’enfant aura été habitué au contact d’un premier animal, même s’il est petit, même si c’est en ville, il aura eu cette première approche du monde animal. Cela fait qu’il aura moins peur ensuite des animaux potentiellement dangereux, ou sauvages dans la forêt. Il aura moins peur des gros animaux tels que les chevaux ou les moutons, il y aura cette proximité qui ce sera instaurée.

Les animaux ont ceci de fascinant qu’ils éveillent la curiosité des enfants et leur rapport au sensible. On peut beaucoup plus facilement faire comprendre à un enfant ce qui est derrière la force qu’il a ou la question de la violence quand il s’aperçoit qu’il peut faire mal à un petit animal. Il y a quelque chose de très sensible chez l’animal et l’enfant le perçoit très bien.

Comment accueillir des animaux ?

La question logistique et administrative se pose très clairement quand on commence à accueillir des animaux de type chevaux, ânes, moutons, chèvres, etc. Comme tout projet qui ressemble peu ou prou à une ferme pédagogique. Tout d’abord, la question du bien-être animal doit être primordiale.

– Il ne faut qu’à aucun moment le fait qu’il y ait un accueil d’enfants vienne stresser un animal.

Il faut que les espaces soient séparés, avec la possibilité pour l’animal d’être un peu à l’extérieur, au départ, du lieu où vous accueillez les enfants. Ensuite, on peut ouvrir les frontières. A titre d’exemple, dans notre école-forêt, nous avons le champ pour les chevaux. On peut ouvrir la barrière et permettre l’accès de l’animal à l’école-forêt qui se situe à l’orée du bois. Ce sont les animaux qui choisissent d’approcher les enfants. On a un espace qui est privé pour l’animal et l’autre qui est dédié à l’école forêt. Cela n’empêche pas d’ouvrir, en toute sécurité et toujours avec un adulte afin de profiter de la présence du cheval à côté de l’école.

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– Renseignez vous de manière approfondie sur le type d’animaux que vous allez recevoir à l’école foret. On va par exemple plutôt penser à avoir un âne ou un poney qu’un cheval de course. Les chevaux que nous avons à l’école ont été accueillis dans notre refuge parce qu’ils menaçaient d’être envoyés à l’abattoir. Ce sont des animaux vieillissants ou mal traités, et certains d’entre eux peuvent être approchés par les enfants et d’autres non. Tous les enfants peuvent monter sur le dos de notre vieille jument, elle ne bouge pas et elle aime énormément le contact avec les enfants.

Câlins affectueux

– A vous de faire un choix sur les espèces et mais aussi sur les individus. Ils ont chacun leur caractère, il y en aura qui vont naturellement aimer côtoyer les enfants, d’autres qui vont être stressés par leurs cris, on ne connaît pas toujours l’histoire de ces animaux. Il vaut donc mieux être prudent et ne pas imposer aux animaux la présence des enfants. Cela marche généralement dans un sens, parfois moins dans l’autre (quoiqu’il peut y avoir des enfants terrorisés par les animaux !).

– Dans ce cas, je recommande de commencer par les petits animaux parce que c’est souvent la taille ou le bruit que font certains animaux qui vont faire peur ou dégoûter certains enfants.

En bref,

Je terminerai en soulignant l’énorme apport pédagogique autour de la présence des animaux sur votre terrain. Il y a quantité d’activités à faire avec les animaux et les enfants autour du monde animal et avec les animaux en personne que vous aurez sur votre terrain ! C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur et je ferai prochainement le point sur les questions de sécurité et d’administratif autour de l’accueil d’animaux.

Si vous accueillez déjà des animaux au sein de votre accueil éducatif en nature, partagez avec nous vos bons conseils en commentaires !

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4 Responses

  1. Quel beau projet que votre ferme pédagogique, Laura! Tu me fais voyager dans mes souvenirs, au moment où mes enfants étaient jeunes. Le contact avec les animaux est extraordinaire. les petits en font leurs complices, leurs confidents. Si les animaux sont de petite taille, ils s’associent facilement à eux comme à d’autres jeunes. Continue de nous enchanter.

    • Merci Isabelle pour tes encouragements et ton retour d’expérience ! Je constate au quotidien à quel point cette relation avec les animaux est riche ! Non seulement pour les enfants, mais aussi – en vice-versa – pour les animaux. Notre vieille jument dont la compagne est décédée l’an dernier, accourt dès que les enfants débarquent sur le terrain ! En attente de carotte, bien sûr, mais aussi de câlins 🙂

  2. Nous avons déjà deux chevaux et un âne, et leur pré jouxte la zone qui sera dédiée à l’accueil des enfants. Cela va nous demander de modifier la clôture sur une petite distance, car c’est du fils de fer barbelés, dangereux pour les enfants. Mais il nous parait important de favoriser l’approche mutuelle, de part et d’autre de la clôture pour commencer, et sous surveillance (gare aux petits doigts qui tiennent la touffe d’herbe ou le pissenlit, mais les enfants apprennent vite !). Parmi nos trois grosses bêtes, nous savons déjà que l’âne et le plus jeune des chevaux sont très doux et sensibles aux petits. Mon cheval en particulier sait se montrer très délicat si « nécessaire ». Le patriarche saura mettre de la distance, et nous la respecterons bien sûr !

    • Merci Julie pour votre beau retour d’expérience ! En effet, l’accueil d’animaux requiert quelques aménagements (nous sommes en train de revoir la clôture des chevaux pour pouvoir accueillir des chèvres et des moutons!), mais la relation enfants (humains, d’ailleurs) et animaux est tellement bienfaisante, quand elle est réalisée dans le respect mutuel des besoins de chacun.e ! Important, comme tu le montres aussi, de bien connaître la personnalité des animaux, « patriarches », jeunes fougueux, etc. 🙂

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